Patricia Robitaille, inf., M.Sc., est une conseillère-cadre à la direction des soins infirmiers, volet communautaire, CLSC et services généraux. Elle a été interviewée par Karine Marineau le 13 mai 2021.
Un effort de collaboration au sein du CIUSSS
À titre de conseillère-cadre en soins infirmiers, Patricia Robitaille conseille les équipes et apporte un soutien aux gestionnaires de la 1ère ligne, plus précisément des services courants et des Groupes de médecine familiale (GMF). Ses fonctions principales concernent la surveillance, l’évaluation et la promotion de la qualité des soins infirmiers, que ce soit par des formations, par l’élaboration de nouvelles procédures ou protocoles de soins. Pendant la pandémie de COVID-19, elle a collaboré à de nombreux projets pour répondre aux différents besoins de la population.
Lors des premiers jours de la pandémie, Robitaille a contribué au développement d’une procédure d’évaluation téléphonique efficace par les intervenants de soutien à domicile pour déterminer si les différents services des usagers étaient essentiels. « Nous avons mis sur pied un centre d’appels pour joindre les usagers, la veille ou le matin même, en tenant compte de leurs symptômes relatifs à la COVID. ». Le but étant d’être en mesure d’offrir les services essentiels aux usagers, par exemple, l’administration des médicaments.
Par la suite, Robitaille s’est investie dans la mise en place/fonction du Service au volant pour le dépistage à l’auto, déployé dans le stationnement du CLSC René-Cassin. Sur ce même site, elle a collaboré à l’ouverture d’une clinique dédiée à l’évaluation clinique, puisque les usagers symptomatiques n’avaient plus le droit de se présenter dans les CSLC et les GMF. « Il y a eu beaucoup d’ajustements à faire, tant avec les familles qu’avec les professionnels de la santé. On faisait des heures de fou! », s’est-elle empressé d’ajouter.
Par la suite, on a lui demandé d’aider à la gestion du déploiement de la roulotte dans le stationnement de l’Hôpital Général Juif. Le but était d’offrir le dépistage au plus grand nombre de personnes possible. « Ce fut une belle collaboration entre toutes les équipes du CIUSSS », a-t-elle confié. « Nous avons aussi mis sur pied 4 centres de dépistage dont celui d’Outremont, au beau milieu dans les bureaux des archives de la Ville ! »
Écouter un extrait de l'entrevue de Patricia Robitaille :
Robitaille a dû faire des apprentissages à la vitesse grand V; tout y est passé : gestion de projet et d’équipe, de problèmes et de conflits interpersonnels et de son stress. Cette ancienne infirmière de soins à domicile a aussi effectué des tests de dépistage dans différentes ressources intermédiaires (RI) avec du personnel du CIUSSS, parce qu’il y avait plusieurs éclosions et peu d’intervenants pour réaliser les tests de dépistage rapidement. « Cela a créé encore plus de liens entre nous, qui étions plus habitués à travailler en solo », a-t-elle ajouté.
Patricia a aussi prêté main forte à l’équipe qui délivrait les résultats des tests de COVID, pour que ceux-ci soient envoyés aux usagers dans un délai raisonnable. « On appelait les gens et on leur envoyait un courriel avant que ce processus ne soit enfin automatisé. »
Entre les deux vagues, il y a eu un creux. « Je me sentais coupable de retrouver un horaire normal. C’est mon équipe qui m’a vraiment aidée à passer au travers.»
Robitaille est aussi intervenue dans une RI, auprès de résidents qui souffraient de troubles neurocognitifs majeurs, et a travaillé de concert avec la Croix-Rouge pour organiser des zonages.
Enfin, en Décembre 2020, Robitaille s’est impliquée dans le projet pilote de la vaccination du personnel en CHSLD, une expérience extraordinaire, a-t-elle observée. «Malgré la fatigue physique, morale et émotionnelle, ces expériences inusitées nous ont appris à respecter le travail de tous et chacun. »